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LES CHUTES DU NIAGARA

Louis Hennepin , Nouvelle découverte d’un très grand pays…, 1697, p.44-45

Né dans le Hainaut en 1626, Louis Hennepin  prend l’habit de saint François en 1643. Visiblement attiré par les voyages et l’aventure, il séjourne en Italie, en Allemagne, en Flandre avant d’être nommé aumônier des armées en 1672. Il assiste ainsi aux combats de la guerre de Hollande, notamment à la bataille de Seneffe (août 1674).

C’est en 1675 qu’il est envoyé en Nouvelle-France et, dans le cadre de son apostolat, parcourt le bassin du Saint-Laurent, se familiarisant avec le mode de vie des Indiens.  En 1678, il est appelé par Cavelier de La Salle (qu’il connaissait déjà) dans son fameux voyage aux Grands Lacs. C’est le 6 ou le 8 décembre que l’expédition atteint les chutes du Niagara qui impressionneront beaucoup le missionnaire : « Entre le lac Ontario et le lac Erié il y a un grand et prodigieux saut, dont la chute d’eau est tout à fait surprenante. Il n’a pas son pareil dans tout l’Univers… ».

D’août 1679 à janvier 1680, remontant les lacs, les Français atteindront Fort Michillimackinac, au détroit entre le lac Huron et le lac Michigan puis fonderont le fort Crèvecoeur (sur la rivière Illinois). C’est à partir de cette base que Hennepin descendra la rivière et atteindra le Mississippi en avril, où son équipe est capturée par les Sioux partis en guerre contre les Illinois.

Emmenés jusque dans leur territoire, bien plus au nord (dans l’actuel Etat du Minnesota) les Français partageront la vie des Indiens jusqu’en fin septembre. Libérés grâce à l’intervention du coureur de bois Du Luth, Hennepin et ses compagnons regagneront Québec en avril 1681.

Revenu en France dans le courant de cette même année, Hennepin rédige sa Description de la Louisiane (Paris, 1683) qui lui apportera une soudaine et fugace célébrité. Pour des raisons obscures, tombé en disgrâce, il quitte la France et publie à Utrecht, en 1697, sa Nouvelle découverte d’un très grand pays situé dans l’Amérique entre le Nouveau-Mexique et la mer glaciale. C’est au sein de cet ouvrage qu’il prétend avoir descendu le Mississippi jusqu’à son embouchure, voyage contesté par les historiens.

Henenpin meurt en Exil à Rome, en 1701, sans jamais être retourné en Nouvelle-France.

 

Bien qu’Hennepin ne fut pas le premier Européen à découvrir les chutes du Niagara, il est certainement le premier à les faire reproduire par cette gravure publiée dans son deuxième livre. L’image connaîtra un grand succès, comme l’ensemble de l’ouvrage, 46 fois retiré. Il n’était donc pas surprenant qu’elle servit de modèle à l’épisode biblique de l’enlèvement d’Elie (2 Rois, 1-15), sous le burin de Sébastien Leclerc (1637-1714) ; la nuée divine se mêlant ici aux tourbillons d’écume.

 

(à gauche, en dessous)
Sébastien Leclerc, Elie enlevé dans un char de feu, 1706.
Nancy, Bibliothèque municipale.