Monthly Archives: juillet 2017

Cette carte de tradition française est inspirée des voyages de Jacques Cartier et plus particulièrement de son deuxième voyage. Elle n’est donc pas antérieure à 1536.

L’Amérique n’est ici qu’une partie de l’ensemble représenté. Notons les légendes orientées en fonction de leur proximité au bord de la carte, selon les conventions de l’époque.

Trois groupes iconographiques peuvent ici être distingués. En bas et à gauche, sur la « Terre du Laboureur » (traduction du mot Labrador, et dont la source n’est pas claire, peut-être en référence à João Fernandes Lavrador, un des premiers découvreurs de la région à la fin du XVe siècle), des personnages blancs (Européens ?) sont occupés à une activité non identifiée. En bas au centre, de part et d’autre du mot « Canada », des hommes bruns (probablement des Indigènes) semblent chasser. Leur aspect est identique à celui des Indigènes brésiliens, marquant ainsi une convention stéréotype de la représentation du « sauvage ». Enfin en haut, un groupe semble converser, associé à une activité de labourage et à des maisons de type européen en arrière-plan. On peut y voir ici une allusion claire au début de la colonisation et à l’agriculture. Selon certaines sources, le personnage central pourrait être Jacques Cartier lui-même. Un peu à l’écart du groupe, deux ours et deux licornes sont visibles : ces dernières pourraient être une allusion diffuse à l’Asie que l’on croyait accessible par l’Ouest.

En somme, cette carte, outre les éléments « nouveaux » rapportés du Nouveau monde, est encore bien dépendante des symboles traditionnels de la cartographie classique (mythes orientaux, légendes poliennes).

 

Cet atlas est composé de 32 pages dont les folios 23 et 24 sont consacrés aux Amériques. La partie nord-américaine de la carte, orientée au Sud, est directement inspirée du premier voyage de Jacques  Cartier.

Si les représentations de bœufs de type européen et de « Sauvages » sont tout à fait conformes aux canons cartographiques de l’époque (les hommes sont vêtus de peaux), en revanche une nouveauté est à signaler dans les représentations d’habitations indigènes, ici assez réalistes : deux huttes coniques, en bois ou écorce, certainement inspirées des Wigwams de certaines populations algonquines (peut-être des Ojibwés).

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