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ATLAS DE VALLARD, 1547

57 x 39 cm, Carte 9, détail, École lusitano-dieppoise.
Los Angeles, Huntington Library

Attribué au Dieppois Nicolas Vallard (mais légendé en portugais), cet atlas relié, composé de 15 cartes, accorde une place de choix au Nouveau monde avec 5 planches. La 9e est plus particulièrement consacrée à l’Amérique du Nord.

Outre cette caractéristique, l’atlas Vallard est d’une incontestable richesse iconographique. L’espace considéré est ici animé de plusieurs saynètes. Au centre, un groupe d’une trentaine d’Européens entoure un personnage principal, probablement Cartier. Un peu à l’écart, un homme (que certains identifient comme Roberval) pointe le doigt vers une direction mal identifiée : peut-être l’intérieur des terres, allusion à la pénétration des Français. Notons parmi ces hommes plusieurs femmes, rare représentation de la gent féminine en cartographie. La scène, très certainement, représente l’essai de colonisation engagé lors du troisième voyage de Cartier, auquel participaient quelque deux cents personnes des deux sexes, et leurs animaux domestiques (chiens jouant à leurs pieds). Le petit fortin de rondins, défendu par des canons en est l’évidente illustration.

Tout autour de ce groupe central, des personnages – à l’évidence des Indigènes – assistent à cette réunion. Vêtus de peaux de bêtes, certains chassant les cerfs avec arcs et flèches, ils sont les parfaites représentations d’un monde sauvage que l’Europe s’apprête à civiliser.

Par ses caractères iconographiques, la carte de Vallard marque une avancée certaine dans la représentation de l’Amérique et des Américains, jusqu’à la flore et la faune, ici bien présente : forêts touffues typiques de cette  région, et même deux ours semblant converser, ultime anecdote presque cachée dans l’angle inférieur droit de la planche.